Une journée en motoneige hors piste, ça vous dit ?

13Sep2016

À travers tous nos voyages d’hiver au Canada, saviez-vous qu’un de nos circuits motoneige, le Raid Adrénaline, comporte une journée entière en hors piste. Une expérience incroyable que nous avons le goût de vous présenter plus en détail dans cet article. Pour cela, nous avons eu en entrevue Martin, de la pourvoirie Rabaska Lodge, guide de cette journée en poudreuse, qui va vous vanter les mérites de cette aventure.

Entrevue avec un guide motoneige hors piste

1. Bonjour Martin. Merci de nous accorder cette entrevue qui nous permettra de raconter comment se passe la journée en motoneige hors-piste durant le Raid Adrénaline. Pour commencer, je te laisse te présenter ?

Bonjour Xavier, c’est un plaisir de pouvoir parler de cette journée. C’est une activité que j’adore et que j’aimerai continuer de voir se développer dans notre belle région. Je me nomme Martin Gamache et je suis propriétaire avec Dominique Coquel de la pourvoirie Rabaska Lodge depuis maintenant 10 ans. Nous sommes tous les deux issus du monde hôtelier. Notre grand plaisir est de faire découvrir la culture Québécoise aux touristes et de les accueillir chez nous. Le tout avec une envie bien ancrée dans le fond de nos cœurs de développer le marché de la motoneige.

J’ai la chance de travailler en partenariat avec l’équipe Ski-doo de BRP (division motoneige de Bombardier). J’essaye leur nouveaux produits et leurs innovations, tout en participant de temps en temps à des vidéos promotionnelles.
C’est moi-même qui guide toutes les expéditions hors piste du Raid Adrénaline pour vos clients.

2. Le Rabaska, c’est un gros canot ? Mais c’est aussi une pourvoirie ?

Effectivement, c’est aussi une pourvoirie. Nous sommes situés dans les Hautes-Laurentides, sur les rives du Baskatong au nord de Mont-Laurier. La pourvoirie accueille les personnes qui veulent profiter du plein air toute l’année. Que ce soit l’été pour la pêche, les sports nautiques, le quad, etc. mais aussi l’hiver pour les motoneigistes. Les hébergements sont des chalets de 2 à 4 chambres et de bons repas aux couleurs du Québec sont servis dans le lodge.

3. En quoi la région du Baskatong est intéressante pour faire du hors-piste ?

Pour commencer il faut comprendre ce qu’est le Baskatong. C’est plus qu’un grand lac. C’est un réservoir d’eau qui a plus de 2800 km de rives. Un barrage sert à contrôler le niveau de l’eau afin produire de l’hydro électricité. Autrefois ce réservoir était utilisé pour la drave, et on peut d’ailleurs y retrouver des vestiges d’anciennes structures de bois. Au début de l’hiver, le réservoir gèle avec les températures froides que nous avons. Le barrage fait ensuite baisser le niveau de l’eau tout au long de l’hiver. Jusqu’à 30 mètres d’eau sont retirés. La glace descend également, mais vient s’appuyer sur les hauts fonds, le tout créant un immense « half pipe » naturel. On peut donc s’amuser sur les parois de neige créées par la descente du niveau de l’eau. On peut également circuler sur les rivières qui alimentent le réservoir, comme la Gatineau. Ce qui laisse un immense territoire où l’on peut se promener, sans passer deux fois par le même endroit entre les excursions. Ce qui est très apprécié car cela nous laisse toujours de la belle neige fraiche.

Vidéo promotionnelle de BRP avec l’apparition de Martin Gamache. Les scènes de motoneige ont été faites par des pilotes professionnels.

4. Tu es plutôt un motoneigiste de sentier, ou un mordu de poudreuse ?

Les deux. Vraiment. J’adore la conduite en sentier. Je me sens comme dans une voiture sport. J’ai les deux mains sur le guidons, je regarde devant moi, j’adopte une position statique et aérodynamique. Mais j’aime tout autant la conduite hors sentier. Je suis beaucoup plus observateur de l’environnement pour choisir mes passages. Je suis debout sur les marchepieds avec le guidon surélevé. Je gravis les obstacles à basse vitesse. C’est vraiment deux mondes différents. Et comme j’aime les deux, j’ai une motoneige hybride adaptée à ces deux environnements.

5. Personnellement, je fais de la motoneige, mais je n’ai pas particulièrement de grands talents de pilote. Est-ce que j’ai le niveau de faire cette journée hors-piste ?

Oui définitivement. Lors de la journée hors piste, j’apprend aux personnes à sortir de leur zone de confort et à oser des choses. On change la position de notre corps par rapport à la motoneige, et on apprend cette conduite totalement différente. On ne fait pas de vitesse, on fait de la finesse. Ce qui fera qu’au bout de cette journée, les personnes seront des meilleurs pilotes.

6. Bon tu nous mets l’eau à la bouche, peux-tu me décrire le déroulement d’une journée en hors-piste ?

On prend le déjeuner au lodge vers 8h00, puis un briefing est donné pour expliquer le déroulement de la journée. On commence par emprunter un sentier très étroit. Si étroit que les branches des arbres nous touchent. On passe ensuite sur la rivière Gatineau pour arriver finalement sur les plages du Baskatong. C’est là que commence l’apprentissage du contrôle de la machine en grosse neige. Une petite pause café est donnée en nature, puis on repart sur le réservoir. Il est en forme de gros bol, alors c’est l’endroit idéal pour pratiquer d’autres techniques de pilotage en poudreuse. Je ferai une petite démonstration de virage avec skis contrebraqués. Le repas du midi est pris en plein air aux chutes César. Retour par un sentier sauvage et traversée de la rivière. Pour se retrouver durant toute la journée, mais surtout à cet endroit, j’utilise un GPS, car les vents soulèvent de la poudrerie, ce qui peut rendre la visibilité quasiment nulle. En fin de journée, retour au Rabaska pour le coucher de soleil devant le lodge.

7. Est-ce que toutes tes sorties en hors-piste se ressemblent ?

Non, ça change beaucoup. J’adapte la randonnée selon la neige, le niveau du groupe et la météo. Et puis je ne fais jamais passer les personnes aux mêmes endroits sur le Baskatong, afin qu’ils aient tous une neige vierge et le sentiment d’être (presque) seuls au monde.

8. Par temps froid ou tempête de neige, la journée est annulée ?

On est là tout le temps. Beau temps, mauvais temps, on fait l’excursion. Ça fait parti de l’aventure. Et avec mon GPS, même si la visibilité est mauvaise, on peut faire la randonnée.

9. Est-ce qu’il y a plus de risque d’avoir un accident dans ce type d’excursion ?

Beaucoup moins qu’en sentier. Celui qui a le plus de risque d’avoir un accident, c’est moi, car je passe en avant, et je ne suis pas à l’abris d’une roche ou d’une souche cachée par la neige. Mais temps qu’on me suit, il n’y a aucune raison d’avoir un accident. Et puis on roule à basse vitesse, dans la poudreuse, sans aucune motoneige en sens inverse. Ça limite beaucoup les risques.

10. Combien de kilomètre on peut parcourir durant cette journée ?

La distance n’a vraiment pas d’importance à mes yeux. On est là pour avoir du plaisir, et tenter de nouvelles choses. Mais on peut parcourir environ 100 km, même si c’est très variable, selon les conditions et le niveau de tout le monde. Une chose est certaine, c’est que l’on rentre pour le coucher de soleil.

11. Merci Martin pour toutes ces explications. Maintenant je n’ai qu’une hâte, qu’il neige pour aller essayer cette journée. Mais je ne vois qu’un problème. J’ai l’impression qu’après avoir goûté à cette aventure, je ne veuille plus quitter le Rabaska !

Publié par Xavier Biron le 13/09/2016  |  Motoneige (règles, conduite, etc.)  |